Où sont passés les oiseaux de l'hiver ?

Où sont passés les oiseaux de l’hiver ?

Depuis quelques semaines, de nombreuses personnes de diverses régions de la Touraine nous font régulièrement part du même constat inquiétant : ils ne voient plus d’oiseaux dans leur mangeoire, leur jardin voire même leur quartier, ou en tout cas nettement moins que les années précédentes.

Devant la multiplication des appels, nous avons progressivement dû admettre qu’il ne pouvait pas s’agir là d’une coïncidence, et que ces nombreux témoignages reflétaient de toute évidence un phénomène bien réel.

Après avoir exploré diverses pistes pour tenter d’expliquer la situation nous avons retenu 2 hypothèses, qui pourraient d’ailleurs se conjuguer.

  • En 2012 et 2013, les printemps frais et maussades qu’a connu l’Europe de l’ouest ont eu des conséquences catastrophiques pour la reproduction des oiseaux, avec sans doute un taux de survie des jeunes très inférieur à la moyenne. Or, les petits passereaux vivent généralement moins de 5 ans, et la mortalité des adultes atteint donc 20% minimum chaque année. Après 2 ans d’échec de la reproduction, une proportion importante de la population a donc disparu en raison de la non compensation des décès par les naissances.
  • La plupart des oiseaux qui viennent à la mangeoire sont originaires de régions lointaines, souvent du nord et de l’est de l’Europe. Ils migrent traditionnellement chaque hiver en Europe méridionale et occidentale où les températures sont plus clémentes et où l’accès à la nourriture est plus facile grâce à l’absence de neige au sol. Si l’hiver se fait attendre dans leur région d’origine, les oiseaux ne sont pour l’instant pas contraints de gagner nos régions pour assurer leur survie, et la plupart d’entre eux sont donc peut-être encore bien au nord et à l’est de la Touraine, d’où leur absence aux mangeoires.

Quoi qu’il en soit, le phénomène est très certainement d’origine naturelle, et il n’y a pas grand-chose à y faire. Les populations d’oiseaux sont très souvent affectées par des cycles naturels qui nous échappent en grande partie, ce n’est pas pour autant qu’il faut craindre leur disparition, il faut simplement prendre son mal en patience en attendant qu’ils nous reviennent !