Cycle biologique

Le mode de vie des chauves-souris est rythmé par les saisons et la disponibilité en insectes. On distingue principalement deux phases, entrecoupées par des périodes de transit.

Phase 1 : transit automnal

À partir de fin août, les chauves-souris adultes vont commencer à quitter leur gîte d’été. Cette période de déplacements entre les gîtes estivaux et hivernaux est propice aux rencontres entre mâles et femelle. Certaines espèces vont se regrouper dans des sites dits de swarming, qui correspondent à des grands rassemblements de chauves-souris permettant un brassage génétique important lors des accouplements. Afin d’éviter les naissances pendant la période de disette, les femelles ont recours à l’ovulation différée et conservent le sperme dans leur appareil génital pendant tout l’hiver. La fécondation n’aura donc lieu qu’au printemps.

Pour certaines espèces comme la pipistrelle de Nathusius, c’est également la période de migration. Les chauves-souris profitent des derniers insectes pour finaliser leurs réserves d’énergie et prospectent pour trouver le gîte qu’elles utiliseront pour passer l’hiver.

Phase 2 : hibernation

Pour pallier le manque de nourriture, les chauves-souris entrent dans une phase d’hibernation qui correspond à un état d’hypothermie régulée. Les animaux ralentissent leur métabolisme jusqu’à des niveaux très bas, abaissant graduellement la température de leurs corps, leur fréquence respiratoire et leur rythme cardiaque. Ils ne se nourrissent plus pendant plusieurs mois et puisent donc dans les réserves accumulées pendant l’été.

Gîtes :
Pour passer l’hiver, les chauves-souris ont besoin d’un gîte leur offrant de l’obscurité, du calme, une température stable ne descendant jamais en dessous de 0°C et un taux d’humidité assez élevé. Les cavités sont donc un lieu de choix mais on retrouve également des individus hibernant dans des arbres creux ou des fissures, notamment de maisons chauffées.

L’hibernation est une période où les chauves-souris sont extrêmement vulnérables. Chaque réveil les oblige à puiser beaucoup d’énergie dans leurs réserves qui risquent de s’épuiser avant le printemps si elles sont trop dérangées et peut conduire à leur mort.

Phase 3 : transit printanier

Quand les beaux jours reviennent, c’est l’heure pour les chauves-souris de se réveiller et de reprendre des forces avec les premiers insectes de la saison. C’est également la deuxième phase de la reproduction, la fécondation. Les chauves-souris entrent dans une période de gestation qui varie selon les espèces de 55 à 75 jours. Enfin, c’est de nouveau une période de déplacements : vers les gîtes de mise-bas pour les femelles, et d’estivage pour les mâles et les immatures.

Phase 4 : période estivale

La période estivale correspond à la phase d’activité des chauves-souris.
Tandis que mâles et femelles partent en chasse chaque nuit, les mères s’emploient également à l’élevage des jeunes. Elles se regroupent en colonies pour donner naissance à leur unique petit de l’année qu’elles élèveront en nurserie. Les nouveau-nés restent accrochés sur le ventre de leur mère une dizaine de jours puis restent dans le gîte pendant que leur mère part chasser. Ils se rassemblent en grappe pour maintenir une température élevée et sont allaités par leur mère qui revient au gîte toutes les 2 à 3 heures. Ils atteignent leur taille adulte et apprennent à voler en quelques semaines seulement.

• Gîtes :
Pour pouvoir élever leur jeune, les femelles de chauves-souris sont très exigeantes dans le choix du gîte. Celui-ci doit présenter un microclimat très chaud, une quiétude absolue et des zones de chasse rentables à proximité(1). Selon les espèces, on les retrouve ainsi dans les combles, toitures ou fissures des maisons, derrière les volets mais également sous les ponts, dans des arbres creux ou sous des écorces d’arbres. Les colonies de reproduction peuvent aller de quelques dizaines à plusieurs centaines de femelles! Facilement dérangées ou détruites, elles sont d’une grande vulnérabilité. Les mâles et immatures se retrouvent de manière isolée et ont donc une grande capacité de dispersion qui les rend moins vulnérables.

Bibliographie

  1. Fairon J., Busch E., Petit T., Schuiten M., 2003 – Guide pour l’aménagement des combles et clochers des églises et d’autres bâtiments, Brochure technique n°4, Institut royal des Sciences naturelles de Belgique groupement Nature.